L’origami est l’art fascinant du pliage du papier, une pratique qui a ses racines ancrées dans la culture japonaise. Cette discipline créative consiste à transformer une simple feuille de papier en une multitude de formes et de sculptures complexes en suivant des techniques de pliage précises et des schémas prédéfinis.
L’origami dépasse largement le statut de simple passe-temps, car il incarne à la fois la simplicité et la complexité, la patience et la précision, et il est profondément lié à l’esthétique, à la philosophie et à l’histoire japonaise.
Culture
Définition de Origami
L’origami (折り紙) est l’art du pliage du papier. Il consiste, à partir d’un seul carré de papier, à réaliser par une succession de plis toutes sortes de modèles, figuratifs ou non, sans découpage, collage, adjonction d’autres matériaux ni décoration du modèle terminé. Il peut s’agir d’animaux, de fleurs, de personnages, de constructions géométriques ou simplement décoratives etc.
Les règles de base sont parfois contournées, notamment en ce qui concerne le choix de la feuille de départ (l’utilisation de formats différents permet de varier les axes de symétrie). De même l’utilisation de plusieurs feuilles permet d’obtenir un résultat qui est l’assemblage de pliages identiques (origami modulaire) ou différents (origami composé). Enfin, certains plieurs ne se contentent pas de plier, ils peuvent froisser ou bien modeler le papier, en l’humidifiant au besoin, pour augmenter le réalisme des modèles.
Étymologie de Origami
Le mot origami est composé des mots :
Oru (折る, plier)
Kami (紙, papier) prononcé gami par soucis phonologique
Histoire de l'Origami
Il semblerait que l’art de plier le papier soit apparu conjointement à la découverte de la fabrication de ce matériau aux propriétés si particulières. C’est ainsi qu’il vit vraisemblablement le jour en Chine, vers le IIe siècle avant notre ère.
La fabrication du papier connut un essor particulier au Japon à partir du VIIe siècle où apparut une tradition de pliages à signification symbolique utilisés lors de cérémonies ou ayant valeur de porte-bonheur.
Si l’art du pliage a suivi le papier au fur et à mesure de sa diffusion dans le monde, comme en témoigne l’existence de pliages de tradition ancienne dans plusieurs pays, c’est au Japon qu’il connut le développement le plus important. Ainsi de nos jours, l’art de plier le papier est désigné dans le monde entier par le terme « origami ».
Traditionnellement, le pliage se transmettait par l’apprentissage direct, la démonstration. Depuis quelques décennies, un « solfège » a été fixé codifiant en quelques signes une notation qui permet de transcrire les étapes de réalisation des pliages. Ce code international permet la diffusion des modèles dans un langage universel.
Des créateurs toujours plus nombreux dans le monde entier ajoutent au fond traditionnel de nouveaux modèles, véritables créations, laissant libre cours à l’imagination, l’intelligence des formes, l’astuce selon la sensibilité et le style de chacun.
L’origami peut prendre des proportions démesurées : le 7 décembre 2010, une girafe de 4,38 m de haut fut créée au centre national d’Amsterdam par un groupe de 30 étudiants.
La grue en Origami
Un des origamis les plus populaires est la grue en papier. La grue est un animal important pour le Japon et est associée à une jeune fille japonaise, Sadako Sasaki (佐々木禎子).
Le 6 août 1945 à 8h15 du matin, la première bombe atomique explose à environ 580 mètres au-dessus du centre-ville d’Hiroshima au Japon. En l’espace de quelques secondes, la ville est réduite à l’état de décombres au milieu d’une terre brûlée. 70 000 personnes sont tuées ce jour-là. Sadako a alors deux ans et se trouve à deux kilomètres du lieu de l’explosion. Alors que la plupart de ses voisins sont tués, elle n’est pas blessée ou ne semble pas l’être.
Jusqu’en 1954, elle a une vie de petite fille normale et joyeuse. Bonne élève, elle passe une enfance sans problème majeur, grandit normalement et se lance dans la course à pied de compétition.
Cependant, en 1954, après un relais où elle a contribué à la victoire de son équipe, elle se sent extrêmement faible et commence à défaillir. Les vertiges passant, Sadako pense qu’ils n’étaient causés que par la fatigue, mais ce n’était pas le cas. Dès lors, de plus en plus d’alertes se produisent. Plus tard, ses vertiges sont tels qu’elle tombe et ne peut se relever. Ses camarades de classe appellent l’institutrice qui contacte ses parents. Ces derniers l’emmènent à l’hôpital de la Croix-Rouge où on lui diagnostique une leucémie.
La meilleure amie de Sadako, Chizuko, lui raconte l’ancienne légende japonaise des 1000 grues et lui apporte un origami. Selon cette légende, quiconque confectionne mille grues en origami voit son vœu exaucé. Sadako s’attelle dès lors à la tâche, espérant que les dieux, une fois les mille grues pliées, lui permettront de guérir et de recommencer la course à pied.
Sadako mourut de leucémie en 1955, à l’âge de douze ans, après avoir plié 644 grues. Elle avait plié ses grues avec tout le papier qu’elle pouvait trouver, y compris des étiquettes de ses flacons de médicament.
L’histoire de Sadako a un profond impact sur ses amis et sa classe. Ils finirent de plier les 1000 grues et continuèrent cette activité afin de collecter de l’argent en provenance des écoles japonaises pour construire une statue en l’honneur de Sadako et de tous les enfants frappés par la bombe.
Aujourd’hui, cette statue à la mémoire de Sadako, placée sur un piédestal en granit et tenant une grue en or dans ses bras ouverts, se dresse dans le Parc de la Paix d’Hiroshima avec à sa base cette inscription :
これはぼくらの叫びですCeci est notre cri. これは私たちの祈りですCeci est notre prière. 世界に平和をきずくためのPour construire la paix dans le monde.
Le monument fut inauguré le jour de la fête des enfants (子供の日), le 5 mai 1958. Tous les ans, des enfants du monde entier plient des grues et les envoient à Hiroshima. Les origamis sont disposés autour de la statue. Grâce à Sadako, la grue en papier est devenue un symbole international de la Paix.
L’Origami en France
Le Mouvement français des plieurs de papier (MFPP) est une association à but non lucratif fondée en 1978 par Jean-Claude Correia. Il promeut l’origami en tant que loisir, expression artistique, objet historique et de recherche. Ses adhérents sont des plieurs de tous niveaux, des curieux comme des spécialistes.
L’association organise une convention annuelle Les Rencontres de mai se déroulant sur quatre jours pendant le weekend de l’Ascension, donnant lieu à un livret de convention. De plus, le MFPP édite Le Pli, un bulletin trimestriel comptant plus de 150 numéros consultables en ligne. Il se compose d’articles de fond, diagrammes et nouvelles du monde de l’origami. Il a aussi permis à des créateurs de publier leurs modèles dans des recueils.
Origami et mathématiques
L’origami est un sujet d’étude pour les enseignants de mathématiques, en particulier dans le domaine de la géométrie. L’origami permet la trisection de l’angle, alors qu’elle est impossible à la règle et au compas. Divers exercices de géométrie peuvent être issus de la pratique de l’origami.
C’est aussi un objet d’étude des mathématiciens : la rigidité est une discipline des mathématiques, liée à la géométrie différentielle. Elle a des applications techniques : déploiement de panneaux solaires photovoltaïques embarqués à bord de satellites, pliage des coussins gonflables de sécurité etc.
Références
カミツルギ Katagami
Katagami (カミツルギ, Kamitsurugi) est un Pokémon de type Plante et Acier de la septième génération. C’est l’un des Pokémon les plus légers (0,1 kg) connus à ce jour. En japonais, son nom proviendrait de 紙 (Kami, papier) et de 剣 (Tsurugi, épée) tandis qu’en français son nom proviendrait des mots Katana et Origami.
Katagami est une petite Ultra-Chimère qui ressemble à un origami humanoïde. Il semble être fait d’une feuille de papier blanche d’un côté et orange de l’autre. Il a deux longs bras blancs qui ressemblent à des katanas avec des excroissances jaunes qui rappellent le manche de l’arme.
Katagami est inspiré d’un samouraï et de l’art de l’origami, en particularité du Noshi (熨斗), un origami cérémonial attaché aux présents pour certaines occasions comme symbole de chance, et du Shikigami (式神), une sorte d’esprit invoqué pour servir un pratiquant d’onmyôdô et pouvant être rendu visible en le liant avec une figurine de papier en forme d’humain ou d’animal. Son corps aiguisé est une référence au fait que l’on se coupe souvent avec des feuilles de papier.
Malgré sa petite taille comparée à celle des autres Ultra-Chimères, Katagami est très dangereux car tout son corps est extrêmement aiguisé. Il peut par exemple couper une tour d’acier en deux avec un seul coup d’un de ses bras. Le dessin animé montre que Katagami peut couper n’importe quoi, y compris des météorites et même d’ouvrir des Ultra-Brèches. Son corps léger comme du papier lui permet d’éviter les combats simplement en s’envolant, mais cela le rend cependant très réceptif à la chaleur et à l’humidité.
ペーパーマリオ Paper Mario
Paper Mario (ペーパーマリオ) est une série de jeux vidéo de RPG et de plates-formes de la franchise Mario développée par Intelligent Systems et éditée par Nintendo. Elle a débuté en 2000 avec le jeu Paper Mario (マリオストーリー, Mario Story au Japon) sur Nintendo 64 et fait suite à Super Mario RPG: Legend of the Seven Stars sorti sur Super Nintendo en 1996. Le jeu met en scène des personnages en deux dimensions, tirés de l’univers Mario, dans un environnement à trois dimensions, le tout saupoudré d’humour.
Dans le sixième opus, Paper Mario: The Origami King, le joueur prend le contrôle d’une version papier de Mario et navigue, en compagnie d’Olivia, à travers des environnements en 3D dans lesquels se trouvent des origamis. Le joueur doit collecter des pièces et des objets, rencontrer des personnages, résoudre diverses énigmes basées sur le concept du monde de papier, et affronter les sbires du Roi Olly, les Origuerriers.
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